Ecole d’application Sophie Condorcet maternelle - Valence (26)
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Le site de l’école maternelle publique d’application Sophie Condorcet - Valence (26).

Petite histoire de l’école maternelle Condorcet de Valence

De l’école annexe 2 à la maternelle Condorcet, plus d’un siècle d’histoire !

Création de l’école normale et des écoles annexes :

La loi Guizot « sur l’instruction primaire » promulguée le 28 juin 1833 par Louis-Philippe Ier roi des Français oblige chaque département à créer une école normale primaire pour « former les maîtres d’écoles compétents dont la France a besoin » . Contrairement au souhait de François Guizot, la nouvelle loi ne s’applique cependant pas aux filles dont l’instruction continue à relever de la réglementation restrictive précédente.
En 1879, constatant que cette première loi n’est pas encore appliquée partout, Paul Bert propose une nouvelle loi promulguée le 9 aout par le Président de la république Jules Grévy qui oblige à nouveau les départements à disposer d’une école normale primaire de garçons (reprise de la loi de 1833) et, ce qui est nouveau, d’une école normale primaire de filles pour les élèves-institutrices. Afin de s’assurer cette fois de l’application de cette loi il fait ajouter un délai : application dans les 4 ans.
La nouvelle réglementation redéfinit les écoles normales primaires : l’enseignement religieux y est supprimé et remplacé par un enseignement moral et civique républicain qui légitimera le surnom de hussards noirs donné par la suite aux instituteurs notamment après le vote en 1905 de la Loi de séparation des Églises et de l’État.

Et dans la Drôme ?

Normaliens dans la salle d’étude de l’ENG
Normaliens dans la salle d’étude de l’ENG

Une première École Normale de garçons, ouverte en 1863 avenue de Chabeuil connaît des difficultés multiples. L’École Normale de garçons définitive est ouverte dans ses nouveaux locaux de l’avenue de l’école normale entre 1872 et 1877. Elle y sera hébergée jusqu’à la loi d’orientation de 1989 qui scellera sa disparition au profit de l’IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres). Institut qui disparaît lui-même en 2013 pour être remplacé par l’actuelle ESPE (école supérieure de professorat et de l’éducation) qui forme désormais tous les professeurs dans le cadre des masters MEEF : métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation.
Concernant les filles, c’est en 1881 que la première école normale de filles ouvre à Valence : 12 normaliennes cette année-là sont formées dans des locaux provisoires en attendant la construction des locaux définitifs. La construction de l’école définitive (actuels bâtiments de la DS 26) ainsi que celle de ses écoles annexes (actuelles écoles maternelle et élémentaire Condorcet) débutent en 1882 dans un parc du « quartier des Balives » alors très champêtre. Les élèves institutrices sont installées à la rentrée de janvier 1884 dans leur école normale. Les premiers élèves inscrits en maternelle et en élémentaire à l’école annexe 2 (actuelle Condorcet) arrivent dans leurs nouveaux locaux en même temps : en 1884.

Les Normaliennes jouent au croquet dans la cour de l’ENF
Les Normaliennes jouent au croquet dans la cour de l’ENF

La directrice de l’école normale de filles : Melle Heurtefeu dirige alors la formation professionnelle des futures enseignantes avec les maîtresses des écoles maternelle et élémentaire annexes (Condorcet) qui bénéficient déjà d’une décharge réglementaire d’un tiers de service de classe pour ce faire.
Ces deux structures sont donc étroitement liées : contrairement aux écoles publiques traditionnelles qui hébergent des personnels de l’éducation nationale dans des locaux municipaux, les écoles annexes dépendent alors entièrement du département via l’économe de l’école normale. Celui-ci gère les écoles annexes : matériel pédagogique, produits d’entretien… mais aussi personnels : des « dames de service » de la maternelle au factotum qui a la charge de l’entretien des bâtiments et des espaces verts des écoles avec celui de l’école normale. Les enseignantes sont aussi sous l’autorité hiérarchique du directeur ou de la directrice de l’école normale qui les évalue sur leur temps de classe comme sur le temps qu’elles doivent à la formation des futures institutrices.

Pourquoi ce régime spécial, ce fonctionnement si particulier pour les écoles annexes ?

Dès leur création, étant donné les contraintes spécifiques de ces écoles, leur recrutement n’est pas sectorisé. Ces écoles servent en effet de premier terrain d’expérimentation aux futures « maîtresses » de l’école normale. Il est alors impossible d’envisager d’imposer aux familles du quartier les contraintes spécifiques de ces écoles qui impliquent beaucoup de changements pour les élèves : plusieurs enseignants dans chaque classe, des élèves maîtresses étudiantes de l’école normale mitoyenne qui prennent chaque semaine en charge les élèves de la classe (chacune à son tour) sous la responsabilité des maîtresses d’application.
Pourtant, ces écoles départementales ont une certaine réputation et sont finalement fréquentées par la bourgeoisie. Les familles qui choisissent d’y inscrire leurs enfants doivent procéder à une préinscription, et c’est le directeur ou la directrice de l’école qui a la responsabilité d’inscrire et d’admettre les élèves en arrêtant la liste à partir de l’ordre des inscriptions. Contrairement aux écoles du quartier, l’école annexe ne scolarise pas les enfants de deux ans et un texte de loi lui permet de limiter (en principe) ses effectifs à 25 élèves par classe. Les candidatures sont toujours suffisantes. Les anciens parents de l’école en font la promotion auprès des nouveaux potentiels et il faut penser à préinscrire ses enfants bien avant la rentrée : on a même vu la préinscription du troisième enfant d’une famille fidèle à l’école, à l’âge de 6 mois pour sa rentrée en petite section…

Evolution du statut des écoles annexes :

En 1990, les écoles normales sont remplacées par des IUFM, les écoles annexes perdent alors leur statut, elles ne peuvent pas être rattachées à l’IUFM. Elles sont alors « rendues » aux mairies et prennent l’appellation « d’écoles d’application ».
La mairie de Valence récupère les deux écoles maternelle et élémentaire qui ne seront désormais plus annexées à l’école normale et ne peuvent donc plus s’appeler « école maternelle ou élémentaire annexe », elles doivent être rebaptisées…
La France vient de fêter le bicentenaire de la révolution au cours de laquelle notre région a eu un rôle important puisque c’est dans la plaine d’Etoile qu’eut lieu le 25 novembre 1789 la première réunion de garde nationale qui préfigura la fête de la fédération (réunion de toutes les gardes nationales) le 14 juillet 1790.
A ce moment-là, la directrice de l’école maternelle annexe : Thérèse Gaudenz fait partie d’un groupe de théâtre, elle vient d’écrire une pièce sur ce sujet pour marquer l’évènement. Pour ce faire elle s’est beaucoup documentée sur les personnages de l’époque de la révolution et est particulièrement fascinée par le personnage de Sophie de Condorcet, l’un des personnages phares de sa pièce :
Sophie Marie Louise de Grouchy, marquise de Condorcet, née à Meulan en 1764 et morte à Paris en 1822 à l’âge de 58 ans, était une célèbre écrivaine française, femme de lettres, qui animait chez elle des « salons » pour diffuser les idées des philosophes de la révolution, parmi lesquels son illustre mari : Antoine. Femme libre elle défendait avec ferveur des valeurs avant-gardistes au travers des idées révolutionnaires d’abolition de l’esclavage, du droit de vote pour les femmes, de l’instruction pour tous, même pour les filles …
C’est donc ce nom, amputé de sa particule au moment de la révolution que Thérèse Gaudenz propose pour son école, et elle sait si bien le défendre que c’est celui qui est retenu pour la maternelle comme pour l’élémentaire.
Evolution des locaux :
Pour les besoins du service, les locaux de l’école maternelle et de l’école élémentaire annexes sont contigus à ceux de l’école normale de filles (actuels bâtiments de la DS 26) dont l’entrée se fait rue Marguerite.
Afin de gérer les flux d’élèves, l’entrée des écoles se fait au 114 avenue Victor Hugo : au moment de la sortie, les élèves des deux écoles maternelle et élémentaire sont rassemblés dans la « grande galerie » de l’école maternelle, zone de transit avant l’ouverture des portes, immense pièce vide toute en longueur, locaux actuels de la classe des petits qui donnent sur la cour. La classe des petits est alors minuscule puisqu’elle se limite à la dernière pièce de la classe actuelle, celle qui donne sur l’avenue Victor Hugo.
Cette « grande galerie » qui sert aussi de salle de sport a pu être transformée progressivement à la demande des enseignants :
Une entrée indépendante pour l’école élémentaire pouvant se faire rue Marguerite, la maternelle rendue au calme peut investir cette « grande galerie » : une cloison mobile permet d’agrandir la classe des petits dans un premier temps. L’espace restant permet ensuite de répondre en 1966 aux nécessités de créer des toilettes à l’intérieur (4 seulement auparavant, dans un petit bâtiment extérieur, « verrue » dans la cour). La construction de vraies cloisons et d’un étage permettent enfin de créer un véritable dortoir pour les petits (auparavant dans la petite salle des maîtres à côté du bureau de direction) et d’agrandir définitivement la classe des petits avec sa configuration particulière actuelle.
Une deuxième série d’aménagements est permise par l’élévation du bâtiment principal de l’élémentaire. L’espace obtenu permet de faire basculer la classe de CP à sa place actuelle, alors qu’elle était auparavant dans l’actuel bureau de direction élémentaire.
Le bureau de direction de l’élémentaire était auparavant dans une petite salle entre la maternelle et l’élémentaire, il est alors désaffecté avec l’ancienne salle des « dames de service » (ATSEMs aujourd’hui) pour agrandir le bâtiment en construisant l’actuelle salle de sport. Une nouvelle salle pour les « dames de service » est alors aménagée là où on la voit de nos jours : face à la classe de GS.
Les classes de MS et GS ont toujours été à leur place actuelle, la seule modification réalisée fut l’ouverture dans les années 1980 d’une porte fenêtre donnant sur l’extérieur dans la classe de GS pour accéder directement au jardin potager que cette classe entretient alors.
Avenue Victor Hugo, au premier étage, au-dessus du bureau de direction, dans l’actuelle salle de réunion et du RASED, le logement de fonction réservé à la directrice de l’école n’est jamais utilisé comme tel. Il est longtemps confié à une ATSEM qui en contrepartie joue le rôle de concierge de l’établissement. Il est ensuite récupéré par l’école pour les activités de cuisine des différentes classes avant d’être affecté à ses actuelles fonctions.
Il a fallu que les enseignants bataillent pour obtenir avec l’école élémentaire la possibilité d’utiliser le gymnase de l’école normale qui est toujours notre gymnase, resté propriété du département.
Jusque dans les années 70, les enfants scolarisés dans les locaux n’ont pas la possibilité de manger à l’école. Pour pallier ce manque, les parents d’ élèves ont mis en place un système de mamans/nounous qui s’assurent un petit revenu en faisant déjeuner chez elles chacune cinq ou six enfants de l’école. Ceux-ci ont ainsi quotidiennement un repas de bonne qualité pris dans de bonnes conditions (au calme).
C’est en 1985, quand l’école normale de filles rejoint celle des garçons pour n’en faire plus qu’une avenue de l’école normale, que sa salle des fêtes désaffectée est mise à disposition pour créer la « cantine », salle actuelle de restauration de l’école.
Enfin en 2008, la cour de l’école maternelle devenue obsolète compte tenu des réglementations Européennes concernant les jeux de cour, est entièrement refaite avec son nouveau château, son toboggan et son gazon synthétique qui permettent aux élèves d’évoluer en toute sécurité.


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