Presque toujours des femmes…employées par la mairie...

Cadres C de la filière médico-sociale, elles sont chargées dans les écoles maternelles de l’assistance au personnel enseignant pour l’accueil, le repas, la sieste, l’animation et l’hygiène des enfants. Pour être recrutées, elles doivent être de nationalité française, titulaires du certificat d’aptitude professionnelle (CAP) "petite enfance", avoir au moins 16 ans.
En charge de la préparation, de la propreté des locaux et du matériel, elles sont aussi membres de la communauté éducative.

Chez nous elles sont deux :

Une atsem partagée entre les deux classes de MS et GS :

Une atsem pour la classe des petits :

De qui dépendent-elles ?

Deux autorités hiérarchiques : employées par les collectivités territoriales, c’est le maire qui les recrute, mais elles sont aussi sous l’autorité du directeur d’école.
Pendant le temps scolaire, elles sont à la fois sous la responsabilité du directeur et de l’enseignant de la classe.
Les fonctions de l’enseignant et de l’ATSEM sont différentes et complémentaires, leur travail doit relever d’une collaboration à l’initiative de l’enseignant.
Afin de servir de base de discussion pour organiser le travail des ATSEMS dans un cadre règlementaire, des collectivités territoriales ont édité des « chartes des ATSEMS » qui représentent un outil intéressant parce qu’il a en général été discuté avec tous les partenaires concernés. Celui du centre de gestion des collectivités territoriales de la Drôme est disponible sur internet :
La Charte des ATSEM - CDG 26

Quelques textes de référence :

1. Le décret n° 92-850 du 28 août 92 :
   Il définit, dans son article 2, le statut particulier de ces agents qui sont devenus agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) :
   « Les agents spécialisés des écoles maternelles sont chargés de l’assistance du personnel enseignant pour la réception, l’animation et l’hygiène des très jeunes enfants ainsi que de la préparation et de la mise en état des locaux et du matériel servant directement à ces enfants. Les ATSEM participent à la communauté éducative. »
2. Le décret n° 2010-1068 du 8 septembre 2010 :
   Il fixe les modalités d’organisation des concours pour le recrutement des agents territoriaux spécialisés de 1re classe des écoles maternelles.
3. L’article R 412-127 du code des communes :
   « Toute classe maternelle doit bénéficier des services d’un agent communal occupant l’emploi d’agent spécialisé des écoles maternelles et des classes enfantines.
   Cet agent est nommé par le maire après avis du directeur ou de la directrice.
   Son traitement est exclusivement à la charge de la commune. Pendant son service dans les locaux scolaires, il est placé sous l’autorité du directeur ou de la directrice. »
4. L’article R 414-29 du code des communes :
   « Après avis du directeur ou de la directrice, le maire peut, dans les formes réglementaires, mettre fin aux fonctions d’un agent spécialisé des écoles maternelles et des classes enfantines. »
5. Le décret du 6 juin 1991 :
   Il donne les directives générales pour l’établissement du règlement type départemental des écoles maternelles et élémentaires.

Les missions des ATSEMS :

1. L’accueil : Les élèves sont accueillis 10 minutes avant l’horaire de début des classes. L’ATSEM peut être amenée à surveiller les élèves en présence de l’enseignant. En classe, cet accueil peut être prévu de manière collaborative, s’installer dans la classe, mener quelques activités ... Si l’enseignant a organisé ce moment, l’ATSEM peut encadrer un groupe d’élèves pour lequel une activité a été pensée et décrite, gérer les objets transitionnels chez les plus petits, à condition que cette gestion ait été réfléchie et organisée dans le cadre de rituels à instaurer...
   L’ATSEM peut, en libérant l’enseignant de la surveillance des élèves pendant l’accueil, permettre les contacts de l’enseignant avec les parents pour des échanges importants : petites informations quotidiennes et prises de rendez-vous dont les modalités sont régulées par un dispositif précisé lors de la réunion de rentrée. Il est en effet préférable, pour les informations relatives à l’évolution et aux apprentissages de chaque élève, dans un souci de confidentialité, de prendre rendez-vous avec les enseignants en dehors du temps élèves.

1. L’hygiène : c’est un apprentissage fondamental que l’on ne doit pas négliger, que ce soit par exemple pour ce qui relève de l’apprentissage de la propreté ou des règles en lien avec l’alimentation (hydratation après effort par exemple). L’ATSEM apporte de l’aide aux élèves lors de cet apprentissage de l’autonomie : lavage des mains, passages aux toilettes, nettoyages, rangements ... Ces moments sont des situations d’apprentissages que l’enseignant délègue à l’ATSEM en lui précisant quels sont ses attentes.

1. La prévention et la sécurité : L’armoire à pharmacie et son contenu sont du ressort du directeur de l’école. Seul un enseignant peut être amené à donner un médicament et ce sous certaines conditions très réglementées : dans le cadre d’un P.A.I. (projet d’accueil individualisé).
   En revanche, même s’il revient à l’enseignant de veiller à la conformité des premiers soins apportés aux élèves, l’ATSEM est formée pour les mettre en œuvre. C’est donc souvent elle qui a la charge de réaliser le pansement d’une plaie, un bandage simple, la prise de température, la réalisation d’une compression lors d’un saignement...
   De même, comme elle est en charge de l’hygiène, elle a une place privilégiée pour assurer le repérage et la signalisation des parasites fréquents en maternelle (les poux !).

1. La propreté des locaux et du matériel : l’ATSEM intervient sur ce point pendant et hors temps scolaire. Cependant, lors du temps de classe cette dimension est également à prendre en compte par les élèves et leur enseignant. Il est normal de ranger, de laver, de nettoyer les supports et les outils que l’on vient d’utiliser. C’est un apprentissage du respect du bien commun et de la citoyenneté.

1. La veille sanitaire : il appartient aux ATSEM de s’assurer des conditions d’hygiène des locaux, en particulier du « dortoir » et du matériel de couchage, en remplaçant draps et linges ... Une attention particulière est apportée aux verres ... Les jouets, les jeux sont régulièrement désinfectés par les ATSEM (pendant les vacances en général).

1. La sieste : la responsabilité de l’organisation incombe à l’enseignant. Il participe avec les ATSEM à l’endormissement des élèves qui bénéficient d’un endormissement calme par le biais d’un rituel parfaitement établi. La surveillance des dormeurs est ensuite confiée à l’ATSEM qui se consacre exclusivement à cette tâche. L’enseignant ainsi libéré peut participer à des activités décloisonnées avec les autres classes, ou organiser des activités avec ses élèves non dormeurs.

1. Les sorties : elles s’intègrent au projet pédagogique de classe ou au projet d’école. Elles sont initiées et organisées par les enseignants, les ATSEM participent à leur encadrement.

1. La récréation : L’organisation de l’équipe éducative doit permettre de libérer les ATSEM pour que, à ce moment, elles soient en priorité disponibles auprès des enfants qui en ont besoin : passages aux toilettes, habillages, déshabillages, soins des petits bobos...
   Chaque enseignant est responsable de sa classe, du moment de l’accueil à la sortie des élèves. Le service de récréation peut cependant être réparti entre les enseignants. Ce moment important de la journée est de la seule responsabilité des enseignants. En cas d’absence ou d’urgence, une ATSEM ne peut être amenée à surveiller seule la cour de récréation, elle peut le faire de manière ponctuelle avec un autre enseignant, jusqu’à ce qu’une organisation soit mise en place par l’équipe pédagogique. Si la récréation a été organisée et pensée, une ATSEM peut encadrer un groupe d’élèves, mais là encore sous la responsabilité entière de l’enseignant.

1. La participation à la communauté éducative :
   Les ATSEMS sont membres de droit des conseils de maîtres ou d’école, ces agents territoriaux peuvent y participer à la demande du directeur. Les agents qui y participent n’ont évidemment qu’une voix consultative, mais leur présence représentant cette fonction si importante peut apporter des éclairages aux parents et confirme ainsi leur rôle au sein de la communauté scolaire. Pour les mêmes raisons il est important qu’elles puissent participer aux réunions de parents. Pour que ce soit possible, le directeur d’école doit informer la mairie de ce besoin afin d’obtenir pour ses ATSEMS un temps institutionnel pour participer à ces réunions, décompté explicitement dans leur temps de travail.

1. Les activités pédagogiques :
   Elles sont conçues et préparées par l’enseignant. L’ATSEM peut être sollicitée pour des préparations matérielles à la demande de l’enseignant.
   La mise en œuvre est aussi de l’entière responsabilité de l’enseignant. L’ATSEM peut y être associée, pour cela l’enseignant doit lui faire part de son rôle en amont, lui donner les consignes qui lui permettront de mener à bien sa tâche : elle peut prendre en charge des activités d’entraînement ou de consolidation pendant que l’enseignant met en place des apprentissages construits.
   Dans l’idéal, un moment quotidien avant la classe permet à l’enseignant de décrire le travail qui va être effectué, d’en donner les objectifs en termes d’apprentissages, et d’expliquer à l’ATSEM quel sera son rôle en lui précisant ce qu’elle devra préparer (matériel), devra dire et faire très précisément, ne pas dire, et quelles devront être ses exigences en direction des élèves… Quand cela ne peut être fait par oral, un écrit précisant tout cela peut être confié à l’ATSEM en début de journée afin que les choses ne soient pas faites au dernier moment, et donc rapidement pendant le temps de classe, ce qui créé souvent des tensions. L’anticipation permet donc de minimiser les risques d’incompréhensions. Tout le monde a à gagner à ce que les choses soient claires : l’ATSEM qui sait où veut aller l’enseignant comprend mieux les enjeux de son intervention. Elle a ainsi l’occasion de s’exprimer en amont sur ce qui va se passer et soumettre à l’enseignant des propositions qu’il sera à même de prendre en compte ou pas. Son vécu des situations précédentes est intéressant pour l’analyse de l’enseignant quant à son activité, mais aussi au comportement et à l’évolution des élèves qui n’ont pas toujours la même attitude avec les différents adultes de la classe.

1. L’ATSEM « tuteur » de langage
   Lors de sa première entrée à l’école maternelle, c’est essentiellement vers l’adulte que le très jeune enfant se tourne pour communiquer. La confiance en l’adulte, qui répond à ses demandes et l’assurance de pouvoir revenir vers celui-ci en cas de problème et d’être écouté aident le tout-petit à accepter de nouveaux interlocuteurs en dehors de sa famille. Parmi eux, à côté de l’enseignant qui a une place privilégiée, l’ATSEM a un statut particulier et un rôle majeur à jouer. Plus encore que l’enseignant, au travers de sa fonction éducative, l’ATSEM est souvent le ou la partenaire privilégié(e) d’une relation duelle, lors de ces moments de vie quotidienne qui permettent des conversations « naturelles », comparables à celles qui s’instaurent entre un parent et son enfant dans la vie familiale.
   Parce que les échanges avec les ATSEM sont aussi, comme tous les moments de parole, des moments d’introduction à la complexité de la langue, une attention toute particulière doit être portée à l’effet miroir de son propre langage. Ceci suppose que l’enseignant ait discuté avec l’ATSEM de ce rôle, clarifié l’importance d’une langue contrôlée, correctement construite et sans « à-peu-près » syntaxique. Ces adultes renforcent par là même la responsabilité de chacun dans une activité propice à la formation langagière de chaque enfant.

EN RESUME …

L’ ATSEM est indispensable au fonctionnement d’une classe maternelle. Elle a une double fonction : assistance éducative (accueil des enfants, animation, aide aux apprentissages et hygiène) et assistance technique à l’enseignant (mise en place et entretien du matériel).

Elle a un rôle essentiel au sein de l’école et le statut de 1992 a confirmé ce rôle en l’intégrant à la communauté éducative. Elle ne peut cependant en aucun cas remplacer un enseignant absent : s’il est normal qu’elle prenne en charge un ou des groupe(s) d’enfants pour certaines activités d’apprentissages, elle reste sous la responsabilité pleine et entière de l’enseignant.